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MINISTÈRE DE L’ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR DE LA RECHERCHE ET DE L’INNOVATION, DÉCEMBRE 2018

Les Étoiles de l’Europe visent à valoriser les équipes françaises qui ont choisi l’Europe pour développer leurs recherches et s’ouvrir à l’innovation. Ce trophée récompense les coordinatrices et coordinateurs de projets européens de recherche et d’innovation, portés par une structure française.

Renforcer la compétitivité de la pêche et de l’aquaculture européennes

Dans un contexte d’économie mondialisée, où la demande en produits de la mer ne cesse d’augmenter tandis que l’offre demeure limitée, le projet SUCCESS a voulu identifier de nouvelles opportunités de croissance, d’emploi et d’innovation dans les secteurs des pêches et de l’aquaculture européennes.

Réunissant des instituts de recherche, des associations de prêcheurs et d’aquaculteurs ainsi que des entreprises de transformation des produits de la mer de toute l’Europe, SUCCESS visait à renforcer la durabilité économique de l’ensemble de la filière en cherchant à comprendre comment des systèmes de gestion et de production alternatifs pouvaient améliorer ses performances économiques.

Les membres du consortium ont tout d’abord dressé un état des lieux de la situation économique des secteurs européens des pêches et de l’aquaculture. Des enquêtes auprès des consommateurs ont également été menées en parallèle afin de mieux connaître leur niveau de perception des produits issus de la mer et de l’aquaculture.

Ce travail préliminaire fait ressortir plusieurs pierres d’achoppement comme le poids excessif des réglementations européennes que les professionnels du secteur de la pêche et de l’aquaculture jugent parfois abusives. Ces derniers souffrent aussi d’un manque de compétitivité du fait notamment de la concurrence avec des systèmes productifs non européens soumis à des règles différentes. Le manque de connaissance du consommateur vis à vis des produits de la mer semble par ailleurs être un frein à la croissance de la filière européenne.

Des pratiques innovantes susceptibles de lever ces obstacles en conciliant besoins des producteurs et demande des consommateurs ont ensuite été identifiées par le consortium comme la création d’un label pour les pêcheries côtières ou l’usage de technologies à même d’améliorer la traçabilité de la ressource. Pour réduire les coûts de production, SUCCESS propose en outre d’adopter des systèmes de gestion des pêcheries plus efficaces. La mise en avant des caractéristiques de proximité, de qualité ou de fraîcheur des produits de la mer en provenance d’Europe est également préconisée dans la perspective de stimuler la demande de la part du consommateur européen.

De courtes séquences vidéo évoquant ces différentes initiatives ont été réalisées dans le cadre du projet. Directement accessibles sur le site internet de SUCCESS, ces reportages visent ainsi à favoriser la diffusion de ces pratiques vertueuses auprès des parties-prenantes.

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Vers un propulseur orbital à la fois plus écologique et économique

Le projet HYPROGEO visait à développer les composantes technologiques d’un futur moteur de satellite plus performant utilisant un carburant propre et non toxique. Le projet a su relever ce défi en mettant au point un démonstrateur doté de ces propriétés.

Démontrer qu’il est possible de concevoir un module de propulsion orbitale hybride doté d’une poussée constante et stable tout en étant à la fois plus économe en carburant, respectueux de l’environnement et moins cher à fabriquer. Telle était l’ambition du projet HYPROGEO.

Ce genre de propulseur qui associe combustible solide et comburant liquide doit permettre de réaliser rapidement et à plus faible coût le transfert de satellites vers leur orbite définitive. Dans le but de concevoir un démonstrateur basé sur ce concept innovant, le consortium s’est attelé au développement de ses principales briques technologiques comme une tuyère hautement résistante à la corrosion ou une chambre de combustion pouvant générer des poussées constantes prolongées.

En s’appuyant sur les savoir-faire et compétences de 16 partenaires européens parmi lesquels figuraient des universités, des PMEs, des laboratoires de recherche et des grands groupes industriels du secteur spatial, le consortium est parvenu à atteindre le haut niveau de maturité technologique initialement visé pour l’ensemble des constituants du futur propulseur.

Sur le plan de la valorisation scientifique, HYPROGEO s’est traduit par la présentation, au fil de sa progression, de 12 publications à l’occasion de conférences spécialisées dans le domaine spatiale  comme Space Propulsion ou SCI-TECH. Un article scientifique détaillant les caractéristique du propulseur hybride solide/liquide a plus particulièrement été publié dans la revue Acta Astronautica.

Au final, le projet a abouti à l’élaboration d’une plateforme propulsive équipée de cette technologie. Cette étape essentielle vers une possible application dans le transfert orbital laisse entrevoir la capacité d’utiliser ce type de propulseur pour le déploiement de la future génération de satellites électriques ou de sondes dédiées à l’exploration du système solaire.

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© Hyprogeo

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Tester en urgence l’efficacité d’un médicament face au virus Ebola

Lancé durant l’automne 2014, REACTION visait à développer une stratégie thérapeutique à même de lutter contre l’épidémie d’Ebola qui sévissait alors en Guinée. Ce projet a ainsi permis de tester la capacité d’un antiviral à réduire la mortalité chez les personnes infectées par le virus.

L’épidémie d’Ebola qui frappa l’Afrique de l’Ouest entre décembre 2013 et mars 2016 reste à ce jour la plus meurtrière provoquée par le redoutable virus à fièvre hémorragique. Le projet REACTION a été mis sur pied au plus fort de cette épidémie pour évaluer en urgence l’efficacité du favipiravir, un nouveau médicament antiviral.

Structuré autour d’un essai clinique baptisé JIKI, le projet a également intégré des tests précliniques chez l’animal et des travaux de recherche fondamentale. Ce consortium à l’approche transversale a réuni à la fois des cliniciens, des virologues, et des biostatisticiens. La mise en place de l’essai clinique a en outre été suivie par des anthropologues pour inciter la population locale à y participer.

Par la rapide mise en relation de ces compétences, REACTION a abouti au premier et plus large essai thérapeutique mené durant cette épidémie d’Ebola. Bien que celui-ci n’a pas permis de conclure à l’efficacité du favipiravir, il a toutefois démontré la bonne tolérance du médicament. La rapide diffusion des connaissances a par ailleurs permis d’améliorer la prise en charge des patients et d’identifier les facteurs pronostiques de la survie.

A partir d’études menées chez le macaque, les chercheurs du projet ont pu analyser la complexité des interactions entre médicament, virus et système immunitaire lors de l’épisode infectieux. Ils ont ainsi montré que des doses d’antiviral plus importantes que celles administrées lors de l’essai clinique seront nécessaires pour limiter les effets délétères du virus et augmenter ainsi les chances de survie des personnes contaminées.

Le consortium envisage d’ores et déjà d’adapter le protocole de l’essai JIKI pour lutter contre les fièvres hémorragiques survenues dans le cadre de nouvelles épidémies comme celle de Lassa au Nigeria et d’Ebola en République Démocratique du Congo.

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© Inserm-François Guénet

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